Sonntag, 20. Januar 2013

La saga familiale chilienne

Chez Folio en 2000,
Traduction par Claude de Frayssinet,
Parue en 2001,
408 pages

Nous sommes entre le Chili et l'Europe, dans une époque qui s'étend de 1862 jusqu'à 1910. Aurora del Valle, née en 1880, est élevée par sa grand-mère paternelle, Paulina del Valle, personnage haut en couleur menant ses affaires à la baguette. Aurora, hantée chaque nuit par des cauchemards, essaye de reconstituer ses origines assez floues qui s'éclairciront au fil du roman. Elle se prend très vite de passion pour la photographie et son appareil photo, son plus fidèle compagnon, lui permettra de résoudre certaines énigmes de sa vie...

Quel plaisir! J'ai été ravie de retrouver les personnages de Fille du destin leur évolution. Aurora, la narratrice de Portrait sépia est la petite fille d'Eliza et Tao Chi'en. J'ai aimé la façon dont certaines femmes du roman se battent pour leur liberté, cette quête identitaire, l'hérédité, ce fil conducteur présent dans Fille du destin que l'on retrouve ici... Je vous conseille fortement de lire Fille du destin avant Portrait sépia, vous comprendrez de quoi je parle ;-)... Voici un extrait de l'épilogue qui résume bien l'esprit du roman:

"La mémoire est fiction. Nous sélectionnons ce qui est le plus brillant et le plus sombre, ignorant ce qui nous fait honte, ainsi brodons-nous la vaste tapisserie de notre vie. À travers la photographie et la parole écrite j'essaie désespérément de maîtriser la condition fugace de mon existence, d'attrapper les moments avant qu'ils ne s'évanouissent, de dissiper la confusion de mon passé. Chaque instant disparaît dans un souffle et rapidement se transforme en passé; la réalité est éphémère et migrante, simple regret. [...]J'écris pour élucisder les vieux secrets de mon enfance, définir mon identité, créer ma propre légende. Finalement, la seule chose que nous possédons pleinement, c'est la mémoire que nous avons tissée. Chacun choisit le ton pour raconter sa propre histoire, moi je vourais opter pour la clarté durable d'une impression au platine, mais rien dans mon destin ne possède cette lumineuse qualité. Je vis cernée par des nuances diffuses, des mystères voilés, des incertitudes, et le ton pour raconter ma vie s'ajuste davantage à celui d'un portrait sépia". (p. 407-408)


Keine Kommentare:

Kommentar veröffentlichen